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La tentative de rénovation de l’économie soviétique sous Gorbatchev

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Gorbatchev est nommé Premier secrétaire du parti en mars 1985 à l’âge de 54 ans, ce qui constitue un certain rajeunissement du pouvoir politique soviétique. C’est un dirigeant jeune et moderniste qui initie une politique de transparence, la « glasnost ». Il rompt notamment avec la censure et, dès avril 1985, prononce un discours dans lequel il expose très clairement les problèmes de l’URSS. Avec une franchise radicale, il explique qu’une grave crise est en train de compromettre l’avenir soviétique.

Mikhaïl Gorbatchev, instigateur des réformes économiques des années 1980 en URSS
Mikhaïl Gorbatchev, instigateur des réformes économiques des années 1980 en URSS

On assiste alors à une certaine libéralisation de la parole politique. En 1986, le physicien Sakharov (qui militait pour les droits de l’Homme en URSS) est libéré, alors qu’il avait été assigné à résidence à Gorki. Mais il ne s’agit pas de remettre en cause le socialisme car, comme le dit Gorbatchev, la glasnost « est la critique saine des insuffisances, ce n’est pas le torpillage du socialisme et de ses valeurs ». Cependant, en relatant certains épisodes peu glorieux de l’histoire soviétique, Gorbatchev attise aussi un certain mécontentement et notamment le nationalisme dans les pays baltes. De plus, cette libéralisation est très relative puisqu’elle n’aboutit pas au multipartisme.

En 1986, le mot d’ordre est à l’accélération, ou « uskorenie » en russe. Elle est liée au XII° plan qui commence en 1986 et qui vise à accélérer la croissance suite au constat de l’essoufflement du pays. Mais les réformes les plus profondes commencent seulement en 1987, alors que l’accélération attendue ne se produit justement pas et que la croissance soviétique se ralentit encore. La conjoncture est en fait difficile pour l’URSS qui doit faire face à la chute des cours du pétrole en 1985. De plus, l’URSS est engagée dans une guerre coûteuse en Afghanistan, poussant Gorbatchev à retirer l’URSS de ce conflit qui l’affaiblit et qui creuse le déficit budgétaire.

Des réformes économiques allant vers plus de liberté

Les réformes engagées en 1987 constituent un virage libéral majeur : c’est la perestroïka (signifiant « reconstruction »). Il s’agit d’instaurer une économie mixte qui laisse une place à l’entreprise privée. Le secteur public, qui reste prépondérant, est peu à peu réformé : la loi du 30 juin 1987 prévoit notamment que la majorité des entreprises d’Etat devront désormais équilibrer les recettes et les dépenses, sous peine d’être mise en faillite. A l’été 1987, et pour la première fois depuis la NEP, la possibilité de créer des entreprises privées dans le secteur agricole est réintroduite, puis étendue à l’artisanat et aux services en 1988. Ces entreprises privées peuvent fixer les prix qu’elles souhaitent, embaucher et même créer des actions et lever des fonds. On assiste alors peu à peu à l’ouverture économique du pays, par exemple par la création d’entreprises mixtes aux capitaux à la fois soviétiques et étrangers. En 1988, toutes les entreprises, et non plus seulement les monopoles d’Etat, sont autorisées à accéder au marché extérieur.

Malheureusement, l’échec de ces réformes provoquera l’accumulation de problèmes économiques et l’éclatement de l’URSS.

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